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Violaine M
20 juillet 2022

Déflagration Une petite place ombragée. Quelque

Déflagration

Une petite place ombragée.

Quelque part.

Des conversations ordinaires, qui m’environnent.

Je les entends de partout, de partout à la fois. Je les entends, je ne les comprends pas. Comment fait-on pour vivre ? Je ne sais plus.

Peut-être est-ce juste s’asseoir. Se poser là, et rester. Rester là. Un peu. Un instant. Là où on est bien. Là où je suis bien.

Je ne cherche plus rien. Je suis là. Posée là. Ici, maintenant. Je crois. Et ça me fait du bien. Mes pensées parfois, partent en arrière. Ailleurs. C’était une autre vie, un autre rêve. Un rêve auquel j’ai cru. Un rêve éveillé. Pas tranquille, non. Un rêve les yeux ouverts. Il me respirait. J’aimais l’odeur de sa peau. La peau de ce rêve … Mais il a eu ma peau, ce rêve.

Le soleil est fort, il perce mes paupières. Elles sont à demi fermées. Je ne veux pas trop de soleil. Un peu d’obscurité, encore. Pour camoufler la peine. Les souvenirs et les larmes. Les pourquoi. Pourquoi ? Pourquoi, chaque fois que je ferme les yeux, c’est son visage qui revient ? Encore maintenant, au milieu de mon présent, en plein milieu là, comme ça, planté là comme ces arbres, ces arbres stupides, devant moi. Ils me font de l’ombre. Il me fait de l’ombre. Ce visage que j’aimais. Ce visage. Cette ombre. Autrefois cette lumière. Cette lumière en demi-teinte. Pas tamisée, non. Eteinte. Cette lumière éteinte.

J’oublierai. J’oublierai peut-être. Ou peut-être jamais. Voire peut-être … jamais. Si mon cœur s’obstine. S’il veut cet héritage. Ce passif ou cette dette. Plus d’épines que de roses.

Si j’apparaissais là, maintenant, devant toi ? Dans ta vie, dans tes yeux. Nos mains se tiendraient-elles encore ? Nos yeux se verraient-ils encore ? Est-ce qu’ils se parleraient ? Est-ce que tant d’amour ne disparaît jamais ? Est-ce que l’amour est voué, comme la vie, à disparaître ?

Autour de moi, cette vie, toujours. Autour de moi, la vie, pourtant. Ça fait mal et ça fait rien. Je suis comme étrangère. En sursis. Les cris les chuchotements. Les tremblements. Je ne sais plus très bien. L’air que je respire. L’air qui vient à moi. En suspens. Le poids du vide. Ce grand tout. Et moi, au milieu, au milieu de rien, au milieu de tout.

Ce cri qui se tait. Où es-tu mon Amour ? Où … ? Parti vers d’autres cieux. Vers d’autres lieux. Où je ne suis plus. Où nous ne sommes plus. Je t’aime ! Non, je ne t’aime plus ...

Plus jamais je ne serai. Comme avant. Avant toi. Avant nous. Avant moi. Celle que je suis devenue. Celle que je ne suis plus. Celle que je suis encore. 

L’air que je respire. Celui qui vient à moi. Tu es partout et nulle part à la fois. Tu es là. Contre moi. Et j’entends ton cœur qui bat. Et cela m’apaise. Mes yeux se ferment, s’éteignent. Un instant, pour un instant seulement.

Un cri un chuchotement. Une pulsation. L’Amour, l’amour … Ma terre, mon vin. Mon lien. Ma raison et ma vie, ma déraison. Ma haine et ma colère. Ce chagrin. Ma peine. C’est une déflagration. Un arrachement absurde. Une déchirure.

Je me lève. Me relève. Je ne sais pas. Peut-être … j’ai cru, il m’a semblé. Mais non, rien. Rien. Plus rien. Repose en paix mon Amour. Je t’aime.

 

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